Venise: Porte de la Renaissance
La Renaissance est la période, du XVème au XVIème siècles, qui marque le passage des temps obscurs à l'ère moderne. Par les réformes et les avancées scientifiques et artistiques qui l'accompagne, elle permettra les Grandes Découvertes maritimes, la colonisation et par cela l'enrichissement de l'Europe. Mais comment un tel changement a-t-il pu s'amorcer dans la très catholique Europe ?
Avant le XIVème siècle, les connaissances scientifiques et littéraires sont la responsabilité des moines qui les retranscrivent à la plume, avec une 'édition' très pieuse. Les seules universités de Cambridge, Oxford, Paris, Salamanque et Bologne concentrent tous les lettrés d'Europe. Les arts musicaux, sans véritables écoles, se concentrent surtout sur les airs traditionnels des ménestrels et les chants grégoriens peu codifiés.
Mais voilà, dés le XIIIème siècle, les marchands vénitiens et génois revenant d'Alexandrie (Egypte) et de Tyre (Phénicie, actuel Liban) rapportent dans leurs valises, parmi textiles et joailleries, des connaissances avancées. Il paraîtrait même qu'un certain Marco Polo, parti en 1271, eut visité la cour du Khan dans la Chine lointaine !
Ceci ne manque pas d'attirer l'attention des lettrés de l'Université de Bologne. S'ils connaissaient déjà quelques théories de l'Antiquité, ils ignoraient encore les nouvelles avancées d'Arabie, de Perse, d'Inde et de Chine. Au fil des ans, ils redécouvrirent Aristote, Platon, Ptolémée, et apprirent les nouvelles techniques d'Avicenne, Al-Farghani ou Khayyam, notamment dans les domaines de l'arithmétique, de l'astronomie et de la géométrie. En outre, la représentation du Monde est changée et l'on accepte enfin que la Terre puisse être ronde.
Il faudra néanmoins attendre l'invention de l'Imprimerie par Gutenberg (1453) pour que ces nouvelles connaissances soient généralisées. Les techniques importées d'Arabie permettent alors le développement de nouvelles théories, le perfectionnement des instruments de musique, la réflexion politique, mais également le questionnement de certains dogmes religieux. A Venise, Bologne et Florence (cités plus tolérantes que Rome) les arts et les sciences fleuriront avant de s'étendre dans toute l'Europe.
L'importance des échanges culturels et scientifiques sur la Route de la Soie aura donc joué un rôle primordial dans l'amorce de la Renaissance en Europe.